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Au Parlement européen : Thomas More et la liberté de conscience en politique
Il y a 500 ans jour pour jour, le 18 avril 1523, Thomas More prononçait son premier discours à la présidence de la chambre des communes, à Londres. Il y explique et défend le principe de la liberté de conscience et de parole dans le cadre d’un mandat parlementaire, exigeant de manière inédite que le pouvoir exécutif s’impose de reconnaître et de respecter cette liberté.
Pour marquer cet anniversaire et renouveler la réflexion sur la liberté de conscience, Thomas More Academia s’est associé au député François-Xavier Bellamy pour rassembler ce mardi 18 avril 2023 à Strasbourg, députés et universitaires au Parlement européen. L’objectif : approfondir le principe de la liberté de conscience comme moyen de faire face aux enjeux rencontrés par les hommes et les femmes engagés en politique aujourd’hui.
Les droits de la conscience : le témoignage d’une vie
Thomas More a donné sa vie pour la liberté de conscience. Quelques années après sa présidence à la chambre des communes, alors chancelier d’Angleterre, il choisit d’aller jusqu’au bout pour témoigner des droits de la conscience.
Alors que le silence de son chancelier ne le satisfait point, Henri VIII demande à Thomas More de lui reconnaître officiellement les pouvoirs temporels et spirituels suprêmes. S’y refusant, sir Thomas est condamné à la peine capitale.
Le réponse de chacun à la liberté de conscience
Au travers de ce colloque, Thomas More Academia a pu à nouveau partager cette intime conviction que l’exercice de la liberté de conscience de chaque homme et de chaque femme politique permet de protéger l’ensemble de la société contre les abus d’autorité.
François-Xavier Bellamy, co-organisateur de l’évènement, rappelle ce combat brûlant d’actualité pour l’Europe : « Cette Europe qui s’est fondée sur l’idée même de la conscience, a la responsabilité de revivifier la liberté de conscience dans ses débats quotidiens… » avant de conclure en évoquant le danger d’une liberté de conscience réduite à une discipline collective obéissant aux lois de performance et d’efficacité.
La résistance héroïque dont a fait preuve Thomas More et restituée à l’ensemble des participants, a aussi révélé la finesse que le travail de la conscience requiert ainsi que cette tension entre conscience et liberté. Chacun possède la liberté personnelle de ne pas suivre ou de suivre la route de la liberté de conscience : à condition aussi de la cultiver et de la renouveler quotidiennement.
“Rien n’est jamais acquis en matière de conscience. La liberté de conscience demande une lutte âpre contre la paresse et la lâcheté” témoigne François-Daniel Migeon, fondateur et président de Thomas More Academia.
Le colloque s’est ensuite conclu sur un rappel de la nécessaire complémentarité entre élus et juristes en mettant en exergue la difficulté de l’exercice de la conscience parfois en conflit direct avec les modalités d’application du droit constitutionnel.
De gauche à droite : Marie-Claire Phélippeau, enseignante – chercheuse française spécialiste de Thomas More ; Ségolène du Closel, déléguée générale de Thomas More Academia ; Brian Cummings, chercheur et professeur britannique spécialiste d’Erasme et de Thomas More ; Gabriela Schmidt, enseignante – chercheuse à Munich, spécialiste de Thomas More.
Pour recevoir le texte du discours de Thomas More et des extraits des différentes interventions, envoyer un email à contact@thomas-more-academia.org
Déroulé du Colloque
Déclamation du texte de Thomas More du 18 avril 1523 par Samir Siad
Interventions universitaires – académiques :
« Au fil de l’histoire : Thomas More et l’émergence de la conscience moderne »
1. Marie-Claire Phélippeau (France) « Thomas More, un parlementaire face à la liberté de conscience »
2. Brian Cummings (Royaume-Uni) « La liberté utopienne »
3. Gabriela Schmidt (Allemagne) "Self and community in Thomas More's approach to conscience".
Table ronde de parlementaires « La liberté de conscience aujourd’hui, paroles de parlementaires »
Animée par et avec François-Xavier Bellamy, ainsi que Jan Oldbrycht (Pologne), Isabel Benjumea (Espagne), Lukas Mandel (Autriche)
Intervention « La protection de la liberté des consciences dans les constitutions » par Jean-René Binet, Professeur à la Faculté de droit de Rennes, Membre honoraire de l’Institut universitaire de France.
Mot de conclusion par François-Daniel Migeon